Une nouvelle choquante nous est récemment parvenue d’Algérie à propos d’une de nos jeunes Balbuzards : PP5, surnommé « Tchernobyl » d’après une marque sur sa tête rappelant le symbole de la radioactivité. Ce mâle avait été tiré par un braconnier dans la région du Parc National de Djurdjura, à environ 100 km à l’est de la capitale du pays, Alger.
Par chance il est toujours en vie, grâce au vétérinaire du parc, M. Toufik Brahimi, qui l’a opéré et a réussi à retirer deux plombs de carabine de sa poitrine et de la base d’une de ses ailes. M. Brahimi a ensuite contacté la Station ornithologique suisse de Sempach, à partir des inscriptions gravées sur la bague métallique que l’oiseau portait. Nous sommes maintenant en contact direct avec M. Brahimi pour discuter avec lui de la meilleure façon de prendre soin de PP5. Nourri quotidiennement de poisson frais, il semble maintenant en bonne voie de récupération. PP5 avait quitté le site suisse de réintroduction le 11 septembre et a eu la malchance d’être tiré le 16, soit cinq jours après son départ, et après avoir couvert 1.200 km y compris la traversée de la Méditerranée.
Il n’est pas encore possible à ce stade de savoir si PP5 pourra pleinement se rétablir après une telle épreuve, mais l’espoir demeure. Par une étonnante coïncidence, M. Brahimi s’est souvenu de nous avoir rencontré (Denis Landenbergue et Wendy Strahm) lors d’une visite faite au Parc du Djurdjura en 2008. Un raison de plus pour lui – pour autant qu’il en faille une – de faire au mieux pour sauver celui qu’il appelle « notre oiseau ».
Il est bien connu qu’un tiers seulement des jeunes Balbuzards survivent d’habitude jusqu’à l’âge adulte. Les causes possibles de pertes sont multiples : prédation naturelle, mauvais temps en mer, tempêtes de sable dans le désert, collisions avec un véhicule, des câbles ou une ligne électrique, braconnage volontaire ou tir par ignorance, etc.