Notre projet consiste à déplacer des jeunes Balbuzards (à l’âge d’environ 6 semaines) depuis l’endroit où ils sont nés jusqu’en Suisse. Ils y séjourneront d’abord dans une volière durant un mois environ, avant d’être relâchés lorsqu’ils auront atteint l’âge de l’envol. Ils seront ensuite nourris et suivis pendant environ un mois et demi, jusqu’au moment de leur départ en migration. Cette technique, dite du « hacking », est bien connue et a déjà été utilisée avec succès dans de nombreux projets similaires ailleurs.
Les Balbuzards sont des migrateurs qui reviennent d’habitude au lieu où ils sont nés–ou à celui où ils pensent être nés (“philopatrie”). Lorsqu’une population disparaît d’une région où elle se reproduisait, il est extrêmement improbable que des individus viennent d’eux-mêmes s’y réinstaller, car l’espèce aura entretemps perdu cette tradition.
La méthode pour rétablir une population de Balbuzards dans un région dont ils ont disparu consiste à leur faire croire qu’ils sont nés à cet endroit. Elle a été utilisée dans tous les autres projets de réintroduction de cette espèce déjà entrepris aux Etats-Unis, en Angleterre, en Espagne, en Italie et au Portugal.
Nous collaborons avec plusieurs autres pays d’Europe ayant des populations saines et prospères de Balbuzards, en vue d’élaborer une convention permettant de transférer environ 60 jeunes (sur une période de cinq ans, soit en moyenne 12/année) pour être lâchés en Suisse. Il n’y aura aucun impact sur la population donatrice lors de cette opération (pour en savoir plus, voir ici). Les jeunes ainsi déplacés bénéficient même théoriquement d’une plus grande chance de survie.
Les Lignes directrices de l’UICN pour les réintroductions et autres translocations de conservation (traduction française provisoire ici) ont été étroitement suivies pour le développement de notre projet, qui a reçu l’appui de nombreuses organisations de protection de la nature et experts internationaux du Balbuzard. Nous avons reçu les autorisations fédérales et cantonales nécessaires pour l’entreprendre, dans un premier temps, dans le canton de Fribourg. La Fondation Rita Roux soutien le projet, assurant le financement nécessaire à son démarrage dans ce canton. Toutefois, pour accomplir pleinement tout ce que nous prévoyons de réaliser en matière de communication, de suivi et de surveillance, de protection de vieux arbres, de construction des nids artificiels et d’appui à la protection des Balbuzards dans les zones d’hivernage, des ressources supplémentaires seront indispensables.
Jusqu’à présent, le projet a été développé sur une base entièrement bénévole. Cependant, pour atteindre tous les objectifs fixés, un minimum de professionnalisation (et donc de rémunération de spécialistes) doit être assuré. Nous sommes par ailleurs à la recherche de bénévoles disponibles et intéressés à participer au projet. Si vous êtes intéressés à le soutenir, en investissant de votre temps comme bénévole ou en faisant un don, c’est avec plaisir que nous ajouterons votre nom sur notre liste de “supporters du Balbuzard”.