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30 nids

Equipe Doubs nid balbuzard

Deux nouvelles plateformes de nidification ont été construites les 9-10 avril, juste de l’autre côté de la frontière dans le département français du Doubs. Elles visent à encourager notre « mâle mystère », un Balbuzard portant une bague métal à la patte gauche mais aucune à la droite. Nous soupçonnons fortement qu’il s’agit d’un oiseau relâché à Bellechasse ayant perdu sa bague plastique bleue, et avons toujours l’espoir de pouvoir lire un jour le code de sa bague métal. Ce printemps il a été noté pour la première fois de retour le 3 avril, et il a même été vu transportant du matériel de nid (bien qu’il n’y ait pas jusqu’à présent de femelle aux alentours).

Alors que nous construisions la deuxième plateforme le 10 avril, un Balbuzard a brièvement tournoyé juste au-dessus à grande hauteur, comme s’il était en train d’inspecter l’opération en cours. Était-ce notre « mâle mystère » ou juste un oiseau de passage?

Quoiqu’il en soit, deux magnifiques plateformes sont maintenant disponibles dans le haut Doubs, toutes deux sur des Sapins blancs. L’une d’elle, à 48 m. de haut, est la plus élevée des 30 nids que nous avons construits à ce jour. Un grand merci encore aux grimpeurs Christian et Paco Grand, et à l’équipe très motivée (photo ci-dessus) qui a investi beaucoup de temps et d’énergie pour le succès de ce mémorable week-end.

 

C’est parti !

Plateforme pour Balbuzard sur un mélèze avec Christian Grand et Paco Grand

Avril est déjà là, une nouvelle saison Balbuzard démarre ! Cette année encore, nos deux premières femelles nicheuses ont une longueur d’avance. Mouche (PR4) et son partenaire AM06 sont de retour à leur nid en Moselle, le mâle étant arrivé le premier le 20 mars, suivi peu après par Mouche le 24. David Meyer et Dominique Lorentz conservent un œil attentif sur eux et nous enverront périodiquement de leurs nouvelles. Pendant ce temps Daniel Schmidt nous signale qu’en Bavière, Plume (F02) et son partenaire BE63 sont tous deux revenus à leur nid le même jour (29 mars). Pour ce qui est de nos mâles, nous attendons encore de savoir lesquels reviendront en Suisse ou dans le Haut-Doubs (juste de l’autre côté de la frontière, en France voisine).

Entretemps le 27 mars nous avons construit deux nouvelles plateformes de nidification, portant leur nombre total à 28 dans la région des Trois-Lacs. L’une est la plus élevée installée à ce jour, à 44m au sommet d’un majestueux mélèze, l’autre est sur un Pin sylvestre à 35m de hauteur. Toutes deux ont été construites avec l’appui du CEPOB (Centre d’Etude et de Protection des Oiseaux, Bienne et environs), dans le cadre du 40ème anniversaire de sa création. Grand merci encore à nos grimpeurs acrobatiques Christian et Paco Grand, et naturellement aussi à l’équipe au sol constituée d’Emile Curty, de Philippe Grosvernier et de Benjamin Gygax – avec Denis Landenbergue et Wendy Strahm.

Rapport sur la saison 2021

Balbuzard sur le DoubsLe rapport sur la saison 2021 du Projet Balbuzard a paru dans le fascicule de mars 2022 de la revue Nos Oiseaux. Alors que la phase des lâchers est terminée, deux oiseaux réintroduits chacune des années 2016 à 2019 ont été confirmés de retour jusqu’à présent: 4 mâles en Suisse, et 1 mâle plus 3 femelles dans des pays voisins. Deux de ces femelles ont niché avec succès en 2021: Mouche en France (Moselle – avec 2 jeunes à l’envol) et Plume en Allemagne (Bavière – avec 3 jeunes à l’envol). Deux mâles (Taurus, pour la troisième année, et Arthur, pour la deuxième) se sont cantonnés en Suisse, Taurus formant tardivement un couple durant l’été avec une femelle allemande baguée AB13. De plus, un « mâle mystère » a estivé dans le Haut-Doubs, non loin de la frontière franco-suisse (photo ci-dessus). Bien qu’il n’ait qu’une bague métal à la patte gauche, nous pensons qu’il s’agit d’un des « nôtres » ayant perdu sa bague plastique bleue, mais son identité est encore incertaine. Enfin deux jeunes relâchés à Bellechasse en 2019, Radar et Rafale, sont revenus pour la première fois en Europe en 2021. L’article peut être téléchargé ici.

Trois « Matinées Balbuzard » ont été organisées en 2021, mobilisant plus de 70 volontaires. Deux autres sont prévues cette année, les 29 mai et 19 juin. En cas d’intérêt pour y participer, n’hésitez pas à nous signaler votre/vos date(s) de disponibilité et éventuelles préférences de sites d’observation. Toutes les inscrit(e)s seront contacté(e)s dix jours avant chaque date pour l’allocation d’un emplacement (à définir selon le nombre d’inscriptions qui seront reçues). D’avance merci vivement pour votre participation!

Un beau cadeau de Noël

Rafale F14 et Tino F22Quel plaisir de recevoir, le 25 décembre, un message de Daniel Schmidt disant qu’il venait de trouver une photo (voir plus bas) de notre femelle Rafale (F14), en contrôlant le contenu d’un piège-photo provenant d’une plateforme du nord-est de la Bavière. L’image date du 2 août, alors qu’elle visitait ce nid où deux jeunes avaient déjà pris leur envol.

Translocalisée d’Allemagne orientale le 25 juin 2019, Rafale avait été relâchée à Bellechasse le 29 juillet (ci-dessus photo d’elle avec Tino F22 ), puis était partie en migration le 3 septembre. Après le mâle Radar (F16), c’est le deuxième oiseau de notre « volée 2019 » confirmé de retour en Europe cette année.

Cette bonne surprise s’inscrit dans la tendance des annéesRafale F14 en Allemagne précédentes, avec chaque fois au moins un mâle et une femelle connus de retour :  Fusée (PR9) et Mouche (PR4) de 2016; Taurus (PS7) et Flamme (KF6) de 2017; et Arthur (F12) et Plume (F02) de 2018.

Il est  possible que d’autres oiseaux soient revenus, mais ont passsé  jusqu’à présent inaperçus (pour une grande espèce, le Balbuzard peut se montrer très discret). Nous soupçonnons qu’un mâle adulte observé au bord du Doubs pendant les étés 2020 et 2021 était un des nôtres, éventuellement Fusée (PR9) qui n’a plus été vu avec certitude depuis 2019. Portant seulement une bague métal (du même modèle que celui que nous utilisons) à la patte gauche, il pourrait juste avoir perdu la bague plastique bleue de sa patte droite.

Une chose est sûre, nous comptons les jours en attendant de découvrir quelles surprises le printemps prochain apportera.

Premier couple formé

Balbuzard Taurus PS7Il semble que Taurus (PS7) et Arthur (F12) aient déjà migré vers le sud, bien que nous soyons toujours en train de vérifier. Mais la grande nouvelle c’est que Taurus, âgé de quatre ans, avait une partenaire cet été ! Nous ne l’avons pas annoncé plus tôt pour éviter tout risque de dérangement, mais ils ont été vu ensemble pendant au moins cinq semaines, durant lesquelles ils étaient inséparables. Qui plus est la femelle portait une bague (AB13), indiquant qu’elle était née en Allemagne orientale en 2014. L’été est souvent une période favorable pour la formation de couples de Balbuzards, comme ce fut le cas par exemple en Moselle avec Mouche il y a deux ans. Nous ignorons quand exactement AB13 est arrivée dans la régions des Trois-Lacs et quand elle a rencontré Taurus pour la première fois, mais nous savons qu’elle est partie en migration avant lui, ce qui est normal pour cette espèce. Cette première formation connue d’un couple de Balbuzards en Suisse depuis plus d’un siècle est prometteuse, car une fois formés les couples ont tendance à demeurer unis année après année. Espérons donc que leur migration et leur hivernage se passeront bien, et qu’ils reviendront tous les deux sains et saufs en Suisse au printemps prochain ! 

Cinq envolés

Balbuzard Mouche nourrit son jeuneLes deux jeunes de Mouche (PR4) et de son partenaire AM06 ont bien pris leur essor vers mi-juillet en Moselle (photo ci-dessus, par digiscopie). David Meyer, qui a régulièrement gardé un œil sur eux, a vu le premier volant le 15, puis le second le 18. Lors d’une récente visite sur place, nous avons été ravis de les voir prendre chaque jour plus d’assurance, l’aîné faisant même son premier essai de plongée sur un étang (mais en émergeant « les serres vides ») le 29 juillet.

Ces jeunes sont les premiers connus d’une femelle relâchée en Suisse à prendre leur envol, et même si l’événement s’est produit en France, il représente une nouvelle étape importante du projet de « Nos Oiseaux ». Il a  précédé d’environ deux semaines l’envol des trois jeunes de Plume (F02) dans le nord-est de la Bavière. La dernière fois qu’ils ont été immortalisés ensemble au nid grâce à un piège-photo, c’était le 26 juillet (photo ci-dessous). Malgré la météo exécrable, ce total de cinq jeunes envolés est un beau résultat!

Trois jeunes Balbuzards de Plume en Allemagne sur le nid

Premier rendez-vous?

Balbuzard allemand BT24 avec Arthur F12 à Hagneck, Suisse

Arthur (F12) a été vu à Hagneck en compagnie d’une femelle baguée! Le 18 juillet, Benjamin Gygax l’a observé portant un poisson, suivi par un deuxième Balbuzard clairement identifiable comme femelle. Il a pris la photo ci-dessus et a réussi à lire la bague noire à sa patte gauche: BT24. Grâce au fantastique programme de baguage coordonné par Daniel Schmidt en Allemagne, nous avons appris que BT24 avait été bagué le 29 juin 2020 par Henry Lange dans un nid sur un pylône de la province de Brandebourg. Le retour en Europe d’un Balbuzard après son premier hivernage étant assez exceptionnel, cela indique peut-être que BT24 n’a pas migré jusqu’en Afrique l’automne dernier, mais qu’elle aurait plutôt hiverné dans la région méditerranéenne. Espérons qu’elle sera revue plus tard cet été, ou même qu’elle revienne l’année prochaine en Suisse. Lors de la troisième Matinée Balbuzard, Arthur avait déjà été vu volant brièvement avec un autre Balbuzard entre Hagneck et Lüscherz, mais les oiseaux étaient trop loin pour voir si le deuxième était un mâle ou une femelle, et s’il était bagué.

Le Balbuzard Arthur F12 avec une grande branche à Hagneck, SuisseLe 27 juin nous avons admiré pour la première fois Arthur « plongeant » dans les cimes desséchées d’arbres pour y briser des branches mortes, puis le 17 juillet il en avait cassé et emporté une particulièrement grande au-dessus de la plate-forme de nidification (photo). Cependant, après l’avoir transportée en vol pendant un certain temps, il l’avait finalement laissée tomber, signe qu’il a encore besoin d’un peu d’entraînement – et aussi d’une femelle pour lui donner un coup de main!

Par ailleurs le 18 juillet, nous avons enfin réussi à lire la bague d’une autre femelle d’origine allemande, AB13, dans un secteur où nous soupçonnons qu’elle a passé une partie au moins de l’été. Déchiffrer sa bague noire était très difficile, du fait qu’elle avait beaucoup pâli au point de prendre un aspect grisâtre.  La raison pour laquelle cet oiseau – bagué en 2014 par Dieter Roepke sur un pylône dans le Mecklembourg – se trouve en Suisse à cette période de l’année reste à élucider.

 

Trois premiers bagués

Plume (relâchée en Suisse en 2018, et revenue pour la première fois en Allemagne en 2020) a trois poussins (voir photo) !  Cette semaine, Daniel Schmidt les a bagués dans le nord-est de la Bavière, à environ 450 km de Bellechasse. II n’était pas clair initialement quelle femelle était sur le nid, vu qu’au début de la saison il y avait un ménage à trois, le mâle (BE63, né à 30 km de là en 2017) étant alors en même temps avec une femelle non baguée. Si plus tard Plume semblait avoir eu le dessus, la présence de jeunes n’a cependant été confirmée que très récemment. Tous les trois se portent bien, même si comme c’est souvent le cas, l’un d’eux est beaucoup plus petit que les autres.

En Moselle, David Meyer nous signale que les deux poussins de Mouche sont maintenant visibles au bord de l’aire et qu’elle se tient encore souvent à leurs côtés. Ils arborent l’aspect typique de Balbuzard avec leur bandeau noir sur les yeux, et ils déploient aussi fréquemment leurs ailes. Le nid étant au sommet d’un arbre mort, il n’est malheureusement pas possible d’y grimper pour les baguer.

Avoir au moins deux de « nos » femelles nichant cette année en France et en Allemagne est une nouvelle étape importante pour le projet. La prochaine devrait être de trouver un couple cantonné en Suisse, mais pour cela il va falloir attendre encore un peu.

 

Troisième Matinée Balbuzard

Niels Friedrich team Osprey watching at Hagneck

Notre troisième matinée Balbuzard a fourni plusieurs données très intéressantes. Après les deux précédentes (du 9 mai et du 30 mai), 41 volontaires ont occupé le 20 juin 23 postes d’observation entre 5h30 et 10h00. Des Balbuzards ont été vus à quatre endroits différents dans la région des Trois Lacs. Grâce aux observations simultanées, nous avons la certitude qu’au moins trois Balbuzards différents se trouvaient dans la région, voire peut-être quatre ou même cinq. L’un d’eux pourrait-il être Radar, observé une fois en Belgique ce printemps? Ou un autre oiseau de retour de la volée 2019 ?

Le matin a bien commencé, avec un Balbuzard à la réserve naturelle de Häftli, le long de l’Aar en aval de Bienne. Au même moment Taurus PS7 était près de Bellechasse et Arthur F12 au delta de Hagneck (photo) où, après avoir mangé un poisson, il a fait une brève parade nuptiale (volant et criant haut dans le ciel avec ses jambes pendantes) avant d’être perdu de vue. Quelques minutes plus tard, deux Balbuzards ont été notés volant entre Hagneck et Lüscherz. Bien que trop loin pour voir s’ils étaient bagués, il s’agissait probablement d’Arthur avec un autre individu, peut-être l’oiseau signalé plus tôt à Häftli. Arthur a été revu seul environ une heure plus tard à Hagneck, capturant son deuxième poisson de la journée. Quinze minutes après l’observation de deux Balbuzards ensemble, un a été signalé volant vers l’amont sur l’Aar à Niederried. Était-ce l’un des deux vus plus tôt depuis Lüscherz? Ou alors Taurus (bien qu’il n’ait jamais été noté à Niederried auparavant)? Ou même un autre oiseau ? Sans voir s’il était bagué, impossible de le dire.

Trois sites ont également été surveillés le long du Doubs. Aucun Balbuzard n’y a été remarqué, bien qu’un ait été vu le 17 juin sur le cours français de cette rivière – à moins de 50 km de Bellechasse : plutôt insolite à cette période de l’année.

Dans l’ensemble, malgré le ciel couvert et quelques averses locales, notre troisième Matinée Balbuzard a surpassé nos attentes. Un grand merci encore aux volontaires qui se sont levés très tôt pour cette opération très réussie !

 

Deux petites têtes

Paysage Moselle habitat Balbuzard

Excellente nouvelle en Moselle (France, voir photo) : Mouche PR4, née en Allemagne orientale et translocalisée en Suisse en 2016, est devenue mère pour la deuxième fois ! Depuis le 24 mai, David Meyer, qui assure le suivi du couple, a vu le mâle AM06 amener des poissons au nid et Mouche les dépecer soigneusement en petits morceaux pour nourrir au moins un poussin. Puis, le 4 juin il a remarqué pour la première fois une petite tête par dessus le bord du nid, et le 6 juin il a réussi à en voir deux. Le nid est assez profond et haut sur un arbre mort, donc depuis le sol à une distance de plusieurs centaines de mètres, il est difficile d’en savoir plus avant que les poussins ne deviennent plus grands.

L’année dernière, nous avions eu beaucoup d’espoir pour ce couple quand il avait été vu nourrissant au moins un poussin le 30 mai, avant la nouvelle tombée le 17 juin qu’après plusieurs jours de météo froide et pluvieuse, leur première nidification avait échoué. Le couple avait quand-même passé le reste de l’été dans la région, et les deux adultes y sont heureusement revenus cette année. Les parents prennent clairement leurs responsabilités très au sérieux, et nous espérons que cette année ils parviendront à élever leurs jeunes jusqu’à l’envol.