Décembre et janvier est une période idéale pour échapper à l’hiver boréal et partir chercher des Balbuzards plus au sud, d’où notre décision d’aller passer les congés de Noël au Sénégal, et plus précisément de voir si un de nos oiseaux relâchés en Suisse aurait décidé d’hiverner là-bas. A notre arrivée le 22 décembre au Parc National de la Langue de Barbarie près de Saint-Louis (un lieu très important pour des Balbuzards hivernants), nous avons rencontré John Wright du « Rutland Osprey Project » au Royaume-Uni qui, avec les ornithologues espagnols Rafa Benjumea et Blanca Perez du Projet Tougoupeul, venait d’y passer un mois à travailler avec le personnel du Parc National sur le monitoring des oiseaux. Le 22 décembre était leur dernier jour sur place avant de partir vers d’autres sites.
En guise de magnifique cadeau de Noël, John nous a fièrement offert la photo d’un jeune balbuzard mâle qu’il avait prise le matin même. Un de nos jeunes mâles relâchés en Suisse durant l’été 2016 ! La photo montre clairement une bague bleue à la patte droite de l’oiseau, ainsi que l’antenne de l’émetteur radio VHF encore fixée à sa queue (et qui tombera une fois que la mue sera terminée dans quelques mois). Bien que le code de la bague ne soit pas lisible, nous soupçonnons qu’il pourrait s’agir de PS0 (Ivan) ou de PS1 (Masqué). Nous avons donc la preuve que l’un au moins de nos jeunes est bien arrivé en Afrique de l’ouest et qu’il s’y nourrit bien du poisson abondant de la Langue de Barbarie.
Nous avons passé trois jours de plus à sa recherche dans le Parc National malheureusement sans succès, mais nous y avons quand-même vu plus de 60 autres Balbuzards dont un qui portait une bague noire bien lisible d’Allemagne. Nous avons ensuite visité La Somone (au sud de Dakar) où nous avons eu le plaisir de voir beaucoup d’autres Balbuzards dont un oiseau français adulte portant une bague orange ainsi qu’un autre oiseau allemand.
De nombreuses aires protégées et d’autres zones humides en Afrique sont essentielles pour fournir des lieux sûr et calmes pour des oiseaux hivernants comme les Balbuzards. Les pressions de toutes sortes augmentent souvent dans ces lieux tout à fait uniques, et beaucoup d’engagement et de sensibilisation du public y sont indispensables pour garantir leur sécurité à long terme. A tous ceux qui les gèrent et les protègent, nous adressons nos plus vifs remerciements et nous souhaitons une excellente nouvelle année !